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Wonder woman historia, Kelly Sue DeConnick - Urban Comics




Le black label (branche éditoriale de DC comics plus volontiers tourné vers des récits « adultes ») nous propose d’explorer la « richesse insoupçonnée du monde des comics » chouette se dit-on. Il faut dire qu’entre des films dont l’ambition artistiques a été revu à la baisse et des sorties comics en avalanche c’est quasiment impossible pour un néophyte de s’y retrouver dans toutes les histoires de super héros qui paraissent sur notre sol. Et bien avec ce Wonder woman Historia il n’est ni besoin de connaitre la chronologie du personnage, ni en fait de connaitre le monde des super héros tout court. Ici l’histoire s’attache à comprendre comment s’est créée le peuple des amazones (peuple dont est issue wonder woman).

Nous aurons donc ici droit un pur récit de mythologie antique. Dans ce panthéon très riche, les déesses vont demander à Zeus de revoir un petit peu son ordre des choses, notamment quant à la place des femmes et à leur traitement dans le déroulé des actions humaines. En clair elles ont la très mauvaise place dans l’olympe et dans la société des hommes et des dieux et elles aimeraient bien que ça change. Zeus, dans son immense sagesse antique les renvoies à leur place… secondaire. Puisque s’en est ainsi les déesses vont, dans le dos des dieux, créer des tribus exclusivement féminines qui évoluerons en cachette du monde des hommes, loin des yeux de Zeus. Mais lorsqu’un jour une humaine découvre ces tribus et demande asile dans l’une d’elle, les choses changent, et le secret ne va pas tarder à s’éventer…

Dans ce récit des origines, l’excellente scénariste Kelly Sue DeConnick use des caractéristiques propres aux récits antiques (explication des origines, rigidité de l’ordre du monde, sacrifices familiaux, place du héros comme intermédiaire entre les hommes et les dieux…) pour y ajouter des thématiques contemporaines notamment féministe (thématiques pas tout à fait absentes de la littérature grecques antique). La seconde partie elle retrouve un souffle d’épopée avec son lot de guerre, de sangs et de désillusions. En bref un récit dense, riche, et magnifiquement tenu par Kelly Sue DeConnick.

Le dessin est porté par 3 dessinateurs se succédant dans les trois temps de cette histoire. Et là on peut dire que le black label n’a pas lésiné sur les talents. Les dessinateurs se révèlent époustouflants, chacun dans leur style. Phil Jimenez entame le récit avec un dessin d’une minutie incroyable, composants des planches très complexes et explosant complètement le gaufrier habituel du comics. Gene Ha poursuit avec un trait d’une grande douceur et d’une beauté plus aérienne (en accord avec un récit plus tourné vers l’humain) et un dernier, Nicolas Scott, qui lie les deux qualités de ses prédécesseurs pour une partie plus guerrière.


Très belle réussite de la part du Black label de DC comics avec un récit fouillé, dense et très richement illustré que l’on peut lire comme une « origin story » de super héros et mais aussi comme un récit à l’antique sans aucun rapport avec l’univers de DC comics


Emilien 9 bulles

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