Islander, T1/3 L’exil
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Islander, T1/3 L’exil Caryl Ferey, ill. Corentin Rouge (cf Sangoma) Couleur Céline Labriet et Corentin Rouge Glénat (24x32), janvier 2025, 160 p., 25€ Thèmes : thriller, anticipation, réfugiés climatiques |

Un blockbuster peut-être, mais efficace et beau ! Scénario impeccable bourré de rebondissements par le maître du polar Caryl Ferey, bien servi par le dessin maîtrisé de Corentin Rouge et une colorisation soignée.
9 bulles.
Dans un futur proche, les conditions de vie ont tellement empiré que les Européens se bousculent dans les ports pour tenter d’immigrer dans les pays encore épargnés. Ils s’amassent au Havre, dans un camp de transit. Seuls quelques privilégiés ont pu obtenir un pass pour le prochain bateau en partance. Le professeur Zizek, éminent botaniste, a embauché un passeur pour l’amener en Islande avec Livia et Francesca, afin de travailler sur un projet mystérieux dont on soupçonne qu’il est indispensable à la survie de l’humanité.
Mais rien ne se passe comme prévu :
-Francesca se fait voler son pass par Liam, un migrant désespéré
-Raph le passeur est un assassin fourbe et violent, prêt au pire pour toucher sa prime
-En Islande, où ils doivent débarquer, les tensions sont exacerbées, entre partisans de l’accueil raisonné des migrants et ceux qui prônent une solution radicale : se débarrasser des réfugiés dans le camp des « refoulés », prison à ciel ouvert soumise à la loi du plus fort.
Je ne vous raconte pas tous les rebondissements : ce tome d’introduction est assez complexe avec ses implications politiques et ses nombreux personnages, mais l’album est très rythmé, avec un scénario haletant et très noir. Les auteurs inversent le flux des migrants tel que nous le connaissons, dans un récit d’anticipation réaliste et violent, mêlant politique migratoire, survie et drames personnels. Les personnages sont tranchés, mais pas totalement manichéens, à l’image de Liam capable de violence quoique rappelé à l’ordre par sa conscience, ou la famille d’Erika écartelée entre son père (de gauche) et sa mère d’extrême droite.
Le dessin très maîtrisé et réaliste « classique » de Corentin Rouge colle bien au récit, et rend aussi bien l’horreur et la violence des camps de réfugiés que les paysages maritimes tourmentés ou les splendeurs de l’Islande. Les personnages sont bien reconnaissables. Belle colorisation nuancée, dont les couleurs dominantes varient selon l’ambiance voulue.
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