Peter Pan de Kesington de José-Luis Munuera / Éditions Dargaud (2024)
d’après Le Petit Oiseau Blanc (1911), de James Matthew Barrie
À Londres, il est un endroit particulier, où réalité et fiction se mêlent. Lorsque tombe la nuit, les lieux se peuplent de toute une pléiade d’êtres imaginaires et fantastiques. Parmi eux, authentique,inimitable et éternel enfant, Peter Pan, des jardins de Kensington.
Dans les jardins de Kensington, un Bobby et des badauds sont attroupés autour du cadavre de la vendeuse de ballons, décédée subitement.
Sur une branche, un peu plus loin, à mesure que s’écoule la journée, un corbeau disserte de son avis sur les humains avec un rouge-gorge ; celui-ci lui répond en sifflotant.
Au crépuscule, comme les promeneurs laissent les jardins vides de leur présence, en même temps que se lève la lune sortent les animaux de nuit et les fées, espiègles pipelettes, virevoltant dans leur traîne de lumière et « qui brillent plus que toutes les lanternes de Londres réunies. »
Des pleurs les interpellent. Ce sont celles d'une fillette, d'une humaine qui, à cette heure, ne devrait pas être ici.
Un brin cruelles, elles l’entourent, la taquinent et rient de son inquiétude et de son étonnement.
Accompagné de Salomon – le corbeau de tout à l’heure – apparaît alors Peter, qui chasse les impertinentes enquiquineuses.
Puis, plutôt que de raccompagner Maimie Mannering – comme se présente la petite fille à Peter – chez ses parents, l’éternel enfant la guide dans les jardins de Kensington, univers magique, féerique et dangereux…
« Je suis Peter Pan ! L’authentique et inimitable Peter Pan ! Je suis un aventurier ! Un chasseur de pirates ! Je suis Peter des jardins de Kensington »
Adapté du roman Le Petit Oiseau Blanc de J.M. Barrie, publié outre-Manche en 1911, Munuera, par le biais d’un graphisme fluide, sensible, et d’une mise en couleurs douce, reposante (sauf si t’aime pas le bleu !) emmène les enfants que nous sommes restés – j’espère ! dans un monde où magie et poésie opèrent dès les premières planches tournées. L'éclat des fées, la poudre d’elfes, saupoudrent d’or le ciel nocturne, au détriment, presque, des étoiles.
C’est joli, c’est tendre et, du coup, ça change un moment de l’ordinaire morosité du monde réel.
7/10 bulles
Fred.
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