Miséricorde Scénario Jean Van Hamme, ill. collectifDupuis, novembre 2023, 16€95 7 nouvelles, plutôt noires

1-Miséricorde est le nom de la première nouvelle, illustrée par Aimée de Jongh, et parue dans le quotidien belge Le soir il y a une vingtaine d’années, et dédicacée à la femme de JVH, « elle sait pourquoi ».

Depuis des années, l’auteur à succès Karsh écrit des policiers sanglants où il se complait à faire mourir ses personnages dans d’atroces souffrances. C’est son épouse qui tape ses manuscrits. Vers 60 ans, immobilisé, il lit pour la première fois un de ses romans imprimés, et réalise qu’il a été édulcoré. Par sa femme, ou par l’éditeur ?

2-Le vol d’Icare, dessin de Ricard Efa.

Très bon titre pour une nouvelle fort courte, et un criminel qui se prépare un saut en parachute mortel.

3-Les dents de l’amour, dessin de Christian Durieux.

Un brave scénariste pas très sexy décroche sur internet une rencontre amoureuse avec une richissime belle femme. Titre trop révélateur.

4-Les bretelles, dessin José Luis Munuera.

La société Chronos Inc. achète le temps inutile des inactifs (chômeurs, bons à rien, femmes abandonnées, artistes ratés…) et le transforme en pilules pour les fortunés qui en manquent. Démonstration avec bretelles !

5-Comment avoir sa statue sur la place Joachim XIII, dessin d’Emmanuel Bazin.

Attentat contre le roi de Serlande, coup monté, attentat et retour de karma.

6-Le piège, dessin de Dominique Bertail.

Piège nuptial ourdi par Lady Charity Hethrington pour caser sa nièce idiote et insupportable dans la haute société anglaise.

7-Adios amigo, dessin de Djief.

Ou quand un auteur se fait rattraper par sa nouvelle, et « plonge ».

Sept récits noirs, typiques des nouvelles par leur narration ramassée et leur retournement final.

Parfois les titres sont trop révélateurs, et la fin prévisible.

Les illustrations viennent en soutien à des récits un peu trop courts. Bien lisibles, réussies, presque toutes en style réaliste, avec un trait d’encre appuyé, elles donnent vie à l’action (cf Bretelles).

La sixième nouvelle détonne parmi les autres, avec un récit plus ironique que noir, et un dessin au style différent : Bd « en costumes », aux tons pastel très légèrement soulignés par un encrage fin.

Déjà en temps normal, je trouve les nouvelles bien trop courtes, alors par Van Hamme en BD, ça va trop vite pour pouvoir développer vraiment les thèmes ou personnages.

On dirait qu’il a ressorti ce qui trainait dans ses tiroirs. Pour autant les illustrateurs ont fait du bon travail.

Aline 7/10