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La voix des bêtes, la faim des hommes de Thomas Gilbert




Au mi-temps du moyen âge (autour de l’an mil) dans le Quercy, Brunehilde est meneuse de loup, guérisseuse et apprécie assez peu la compagnie de ses congénères humains qui ne comprennent pas toujours sa relation aux animaux et à la nature. De village en village elle découvre des communautés affamées, pauvres et en proie à des morts violentes d’enfants, vite attribuées aux meutes de loups. Brunehilde, elle, n’est pas si sûr que ces morts soient dues aux bêtes sauvages.

Présenté comme la clôture d’une thématique historique dans l’œuvre de Thomas Gilbert, La voix des bêtes, la faim des hommes (quel titre !) se lit tout à fait indépendamment de ses prédécesseurs. L’auteur a affiné son écriture depuis Salem ce qui lui permet de proposer une BD à la fois ludique par son intrigue (très vaguement) policière, saisissante dans son dessin et surtout totalement anxiogène dans sa description du moyen-âge.

Forets hostiles et omniprésentes, la faim des hommes qui lit sur tous les visages, l’emprise et l’espoir que constitue la religion, et cette atmosphère d’apocalypse liée au passage de l’an mil, jamais le moyen-âge semble avoir été aussi bien décrit. Dans ce monde où les Hommes plongent très facilement dans la folie tant les conditions de vie sont difficiles, Brunehilde agit comme elle peut pour trouver l’origine des meurtres d’enfants et peut-être ainsi apaiser le fardeau de ses contemporains.

Exercice difficile donc pour Thomas Gilbert qui non seulement propose une vision du moyen-âge sensible, riche et âpre tout en conduisant le lecteur dans une intrigue d’enquête nébuleuse, pimentée des visions hallucinées des imaginaires de cette époque.

Un tour de force, une BD rare et, en ce qui me concerne, exceptionnelle.


Emilien 10 bulles

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