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L'aventurier, Settimo Andrea

 


Texte Alessandro Tota, librement inspiré du texte inachevé d’Arthur Schnitzler

Dessin et couleurs Andrea Settimo

Traduit de l’italien par Laurent Laget

Glénat (Treize étrange), sept 2024, 184 p., 25€

 

Thèmes : aventure, amour tragique, destinée ou autodestination

One shot 


Italie, Renaissance. Anselmo, noble mais cadet, perd famille et avenir lors d’une épidémie de peste.

Il fuit la ville et part à l’aventure. Fin bretteur mais naïf, il enchaîne les rencontres : brigands, filles faciles, et enfin Géronte, magicien et sa fille Lucrézia. Entre les jeunes gens, tous deux beaux, intelligents, éduqués… c’est l’amour absolu. Hélas Géronte s’oppose à leur mariage et prédit à Anselmo qu’il mourra un an plus tard, jour pour jour.

Fou de rage, Anselmo repart à l'aventure. Croyant à la prédiction de Géronte, il prend des risques insensés avec sa vie, ce qui l’amène à la tête du royaume. Prenant conseil auprès du sage Mogdul, il ferait un bon suzerain s’il n’était hanté par la prédiction de Géronte.

Le malheur, c’est que Géronte, soucieux de garder sa fille, avait menti, ce qui mène Anselmo à une fin tragique. C’est Lucrezia, portant son enfant, qui partira à son tour sur les chemins, et peut-être réalisera leurs idéaux de royaume utopique.

L'Aventurier est un roman inachevé d'Arthur Schnitzler (1862-1931) qu'Andrea Settimo et Alessandro Tota ont adapté et conclu d'après les notes laissées par l'écrivain.

Cet ouvrage interroge le libre arbitre, et l’influence d’une prophétie qui infléchit le destin. Assez foisonnant, le récit part dans des rebondissements inattendus, voire un peu rapides, avec conclusion de tragédie. J’ai trouvé qu’elle comportait trop d’ellipses, comme si elle était constituée de plusieurs scènes dramatiques mal reliées entre elles. Les personnages sont plutôt caricaturaux, sauf Anselmo, plus complexe, qui suscite d’abord l’admiration, puis mépris ou pitié. Lucrezia, elle, incarne sans faille un idéal de bonté et d'indépendance -même si elle s’est fait berner elle aussi par son père.

Visuellement, la BD est intéressante. Le dessin propose des pages assez classiques, détaillées et soulignées de traits fins, on pourrait s’imaginer partir dans une BD historique. Mais assez vite il y a des ruptures (trop de ruptures pour moi), avec des pages très oniriques voire cauchemardesques, dont l’esthétique souligne l’angoisse, le mouvement… (pages verdâtres de la peste p. 14 à 17) (danse avec la mort p. 92) (colère, angoisse, nausée p. 148, 164 à 168).

 

Quelques paroles philosophiques :

Sage Mogdul, p. 94 « Le destin souvent nous attend sur la route que nous empruntons pour l’éviter »

Lucrezia p. 180 « Le destin… ce n’est qu’une histoire inventée par ceux qui veulent décider à notre place »

Géronte p. 181 « Si tu veux rejeter la faute sur quelque chose, fais-le sur les mots. Les mots ont le pouvoir de changer le destin d’un homme ».

 

Aline 7/10

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