Kiss the Sky, Jimi Hendrix 1942–1970 (volume I) – J.M. Dupont & Mezzo / Éditions Glénat, 2022, 87 p.
- papierbulles
- 3 févr. 2023
- 2 min de lecture
Avant qu’il ne se révèle comme étant « le plus grand guitariste de tous les temps », qu’il ne révolutionne l’instrument en lui arrachant et en lui faisant pousser des hurlements improbables et jamais entendus auparavant, James Allen a galéré sévère pour arriver au sommet....on ne devient pas Hendrix en claquant du doigt !

Cette biographie s’attelle à reprendre les faits marquant de la vie de Jimi Hendrix avant qu’il ne devienne « le plus grand guitariste de tous les temps ». Le récit, dans ce premier volume, met l’accent sur ses années de galères et sur ses origines pauvres.
Au commencement, il y a la naissance de « l’idylle d’Al et Lucille », ses parents, en 1941, à Seattle. Et très vite, l’impression générale est la même, par l’ambiance glauque, que celle ressentie à la lecture d’un roman de Iceberg Slim ou de Donald Goines (deux proxénètes noirs-américains qui profitèrent de leur incarcération pour écrire leur vie). La misère sociale est prégnante, adipeuse. L’on peut y aller de tous les clichés possibles, aucun, malheureusement, n’est une caricature : parents inconséquents (père sans emplois fixes et sans le sous, mère absente et volage),nombre quasi incalculable de frères et sœurs placés en familles d’accueils, plus ou moins au rythme de leurs naissances, etc, etc. S’il n’y pas de réelles violences physiques, son paternel lui assène parfois une ou deux taloches, pour l’exhorter à ne pas écrire de la main gauche ; vous voyez venir la suite…?

La première corde, les premières notes
Sa première guitare n’a qu’une corde. Son père l’a trouvée dans une poubelle et la lui a rapportée. Elle lui tombe entre les mains moment où il découvre le Blues. Et une seule corde, c’est toujours mieux qu’un manche à balais pour jouer à Elvis devant un miroir.
Après l’une des nombreuses fois où ils perdent de nouveau leur maison, Johnny Allen Hendrix (c’est son vrai nom, avant que son père ne le fasse rebaptiser James Allen) et sa famille déglinguée atterrissent chez une logeuse qui vend une guitare à son père (même si c’est une amie, et non lui, qui la paye). Cette fois ci, l’instrument est pourvu de trois cordes ; on pourrait dire que les choses se précisent.
« Mon instrument, ce n’est pas la guitare, c’est l’ampli »
À partir de là, James Allen va consacrer son temps à apprendre à jouer et, avant d’acquérir le talent et de connaître le succès que l’on sait, aller d’orchestre en orchestre, de galère en galère, de rendez-vous ratés en guitares volées, sans ne jamais lâcher rien de la passion qui l’électrise…

Mezzo, comme à l’habitude
Il n’y a rien de notable en terme d’originalité si l’on s’attache à décortiquer le visuel de cet album ; le style de Mezzo est celui qu’on lui connaît (Le Roi des Mouches, Les Désarmés, Love in Vain[biographie de Robert Johnson, également avec J.M.D]…) ; son graphisme et son encrage déboîtent toujours autant ! Et l’écrin est joli, avec sa tranche violette et sa reliure en tissu.
En attendant la suite…
Fred.
8 bulles
Comentários