Convoi – Kevan Stevens & Jef / Soleil Éditions, 2022, non paginé
- papierbulles
- 26 oct. 2022
- 2 min de lecture
Dans la lignée de ce qu’ils ont proposé avec Mezkal ou Gun Crazy (avec Steve D), les auteurs réitèrent pour livrer un nouvel opus, ultra-violent et décalé. Sur un territoire rendu stérile suite au réchauffement climatique, un groupe doit convoyer des médicaments du Havre à Marseille. Le parcours sera semé d’embûches, avec, peut-être, la mort à l’arrivée. Car « Au bout du chemin...il n’y a rien ».

Le réchauffement climatique a peu à peu anéanti la terre. Tout est contaminé. Annihilé. Sur un territoire infecté, aux paysages dévastés, stériles, un convoi (constitué d’un groupe hétéroclite de fous furieux) a pour mission d’acheminer du Havre à Marseille un chargement de médicaments. Le trajet est prévu sur plusieurs jours, et chacun sait qu’il sera dangereux. Mais comme toutes et tous sont des frappadingues sur-armés, ce n’est pas à proprement parler un problème...
Mad Max version médocs
D’évidence, une colonne de camions, motos et autres véhicules customisés et sur-équipés d’armes en tous genres (l’ensemble escorté par des ULM) fait forcément tilt dans la petite cervelle des anciens ados de ma génération : c’est Mad Max, dans l’ambiance et dans l’idée générale. Ok. Ici, ce n’est pas le fuel, la matière première sujette à toutes les convoitises. Ce sont les médicaments qui suscitent l’intérêt commun. Et c’est le dérèglement climatique (sic) qui a déglingué la vie sur terre. Du point A au point B, le convoi (de cinglés) est assailli par des bandes successives (de cinglés). Comme les indiens encerclent les chariots ou attaquent une section de cavalerie dans les westerns. Ou les kepons dans Mad Max, donc.

Special guests
Visuellement sans surprise – sinon, peut-être, une qualité un chouia en deçà de leurs productions précédentes – Jef & Stevens nous entraînent tambour battant dans « (…) une aventure folle, à toute vitesse, loin de toute doctrine et du politiquement correct ». La dérision des dialogues, en décalage avec la brutalité exacerbée du récit, est un peu la signature des auteurs ; ainsi que les animaux qui y vont de leur commentaire – ici, un pingouin. Les frères Bogdanoff (= Bogdonaff) sont les guest stars de l’album..sauf qu’ils sont trois. L’ensemble (scénar/gribouilles/barbouillage) reste de qualité, même s’il y a (à mon sens, ce qui est de fait purement subjectif) comme un arrière-goût, non pas de travail bâclé, mais peut-être d’un peu trop classique, téléphoné, même pour le genre (sauf la couverture qui déboîte, comme d’hab’). Ce n’est donc pas la gifle habituelle - du moins celle à laquelle on s’attend - si l’on connaît les incontestables talents de scénariste de l’un et l’impressionnante maîtrise graphique de l’autre...

...du coup, grosso-modo, Mezkal et G.C., c’était mieux !
Fred.
7 bulles
コメント