Aaron / Ben Gijsemans, 2021, Dargaud
De l’art de ne pas se laisser endormir
Titre : Aaron
scénario et dessin : Ben Gijsemans
éditeur : Dargaud
Au premier abord, on se dit qu’on est tombé sur une énième BD américaine underground sur le mal-être d’une jeunesse désabusée… Et puis on se rend compte que l’auteur est belge. Bon. Alors on commence à gratter un peu sous les apparences.
Ben Gijsemans réutilise ici la technique narrative singulière de son précédent livre « Hubert » : dans un style très cinématographique, chaque scène est présentée sur plusieurs cases en plan fixe, et le découpage de l’action se fait quasiment seconde par seconde. Cela donne une sensation de répétition et d’ennui qui peut vite faire décrocher le lecteur, d’autant que « Aaron » est une BD au format plutôt massif. Cependant, ce procédé fonctionne à merveille pour décrire les errements quotidiens du jeune héros, jusqu’à un twist scénaristique coup-de-poing qui laisse groggy, et qui donne finalement tout son sens à cet attachement au détail du comportement d’Aaron.Hubert
Je préfère ne pas divulgâcher cet élément narratif (pas mal de critiques en parlent déjà) car « Aaron » est le genre d’œuvre qui ne délivre pas le même message si l’on connait à l’avance son véritable sujet. Sachez simplement que le parti-pris empathique de l'auteur ne plaira peut-être pas à tous les lecteurs...
8/10 Fabien
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