Une histoire ultra violente...
De Donny Cates & Daniel Warren Johnson. Ed. Urban Comics, 2019.
Un convoi fantôme. Une cargaison mystérieuse, illégale. Une histoire de vengeance & de fin du monde. Un monstre. Un démon. Des chairs éparpillées. De l'hémoglobine...en veux-tu ? en voilà ! Un déchaînement de furie, de violence, de destruction. Un carnage !
Un semi-remorque sous bonne escorte roule à tombeau ouvert sur une voie rapide. Trace & Ward font partie des convoyeurs. Aucun d'entre eux ne sait ce que contient le chargement. Le convoi tombe dans une embuscade. La course-poursuite qui s'ensuit voit le poids lourd finir dans le décor, & les occupants de la cabine perdre connaissance sous le choc. Aussitôt, un groupe d'hommes, armés & lourdement équipés, encercle le véhicule. Dans l'accident provoqué, la remorque s'est éventrée & laisse échapper avec force grésillements une matière verte, indistincte, corrosive, qui fait en quelque sorte fondre les assaillants. Les deux survivants – sans doute protégés des émanations mortelles par les parois de la cabine ? s'extirpent des décombres. Trace se dirige vers la remorque pour en vérifier la cargaison & comprendre les raisons du guet-apens. Ward essaie de l'en dissuader. Comme Trace insiste & découvre ce qu'il n'aurait pas dû voir, Ward lui loge une balle dans la tête...
Un comics qui, tout en restant dark, aurait mérité plus d'application dans l'illustration & de clarté dans le scénario ...
Une histoire ultra-violente, des premières aux dernières planches . Il y a des explosions un peu partout, des corps disloqués, des bastons sans fin ; ça sent la poudre, la sueur & le sang à plein nez ! En conséquence de quoi, nous découvrons-là toutes sortes de façons de passer ad patres (y compris bouffé par des chiens de combat). La « matière corrosive » en question s'avère être une entité échappée des enfers...? la mort elle-même...? là, j'avoue, j'ai pas tout bien pigé (il y a une sorte de monstre informe, ça, c'est sûr). De fait, j'ai comme un petit doute sur le scénario. Peut-être est-il un peu confus, pas toujours assez fluide ? Les dialogues & situations n'aident pas nécessairement à s'y retrouver non plus. & il y a quelque chose dans le graphisme qui me gêne un peu. Ok, l'encrage est bien crade & les couleurs sont, dans l'ensemble, plutôt ternes, & donc, d'accord, ce visuel colle bien au coté glauque de l'histoire ; d'autant que sur fond de nuances blêmes, le crachat des flammes & l'éclat du sang se détachent bien (ça, on peut pas dire le contraire) ! Nonobstant, je reste un rien circonspect sur le dessin. Tout ceci n'est bien entendu qu'un avis personnel. Mais – même si on me rétorque que c'est un parti pris, & je veux bien l'entendre – il n'empêche qu'avec un dessin similaire & plus travaillé, plus soigné, ce one-shot n'en aurait été que plus percutant ! Ensuite, cette chronique n'est pas un jeu de massacre ! The Ghost Fleet n'est pas une mauvaise BD. C'est peut-être juste qu'il ne lui manque pas grand chose pour être « bien »...
