"Ne lâche pas ma main"

De T. Walden. Ed. Gallimard, 2019.

Aux confins de l’espace, la pétillante Mia, tout juste sortie du lycée est engagée sur « Aktis » (qui signifie « Rayon de soleil »), un vaisseau dont l’équipage a pour mission de restaurer des bâtiments anciens ou de transformer un lieu chargé d’Histoire en bureaux merdiques ; ces derniers étant tous éparpillés un peu partout dans la galaxie.

Elle va trouver dans cette fine équipe un lien qui semble indéfectible, tel une petite famille en qui on peut avoir confiance.

Mais ses souvenirs refont surface : 5 ans auparavant, alors qu’elle était lycéenne dans un pensionnat elle a rencontré et est tombée amoureuse de Grace. Cet équipage soudé va l’aider à retrouver son amour perdu. Pour cela, elles doivent infiltrer une des zones les plus mortelles et les plus isolées de l’espace…

Quelle histoire d’amour spatial !

L’autrice nous offre une odyssée amoureuse tout en subtilité, d’une douceur infinie, dans un monde exclusivement féminin. Chaque personnage, même secondaire est fouillé et apporte une profondeur à l’histoire.

L’ouvrage dense est chapitré avec alternance passé/présent.

Ici, le propos n’est pas l’espace mais bien l’amour.

Quant au graphisme, il est tout simplement magnifique (principalement en bichromie ou prenant parti d’un minimalisme sur les couleurs). On est comme transporté dans un univers mêlant une pointe de Hayao Miyazaki et un zeste de Frederik Peeters, mais il s’agit bien là d’un monde propre à Tillie Walden.

Les 537 pages se lisent avec beaucoup de plaisir, quel voyage !

Pour faire court, c’est envoûtant, élégant, poétique, avec une touche de politique, sans oublier une belle petite dose d’humour.