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Un peu d'Histoire...


De Franck Miller et John Romita. Ed. Panini Comics, 2017.

Panini Comics réédite dans le cadre de la collection qui fête ses 20 Ans The Man Without Fear, de Miller & Romita, publié en 1993. De fait, ce qui pourrait aux yeux du novice passer pour une sempiternelle genèse de Super-Héros est pourtant à l'origine du genre.

De même, Batman : Year One, chez DC Comics, toujours de Miller, mais cette fois-ci associé à David Mazzucchelli pour l'illustration, est sorti pour la première fois aux USA en 1988 dans sa version album, 1987 en pré-publication magazine. Autant dire qu'aucun n'est exactement une nouveauté ! & peut-être est-ce là que le bât blesse (un peu) : graphisme, mises en page & en couleurs sont d'un classicisme prononcé, comme marqués par l'époque. En 1987, pourtant, Neil Gaiman & Dave McKeane sortaient Violent Cases chez Titan Books, en 1989, Grant Morrisson & McKeane (encore) publiaient Arkham Asylum chez DC ; en 1986, Frank Miller (!) avait mis tout le monde d'accord ;-) avec The Dark Knigth. Miller a réhabilité le personnage de Batman, l'a dépoussiéré à grands coups de pelle (ou de burin) pour en faire Le Chevalier Noir d'aujourd'hui. Lorsque j'étais gosse, Batman était un détective – en collants, ok, mais dans sa ceinture, y'avait entre autres une loupe & un calibre 45 ! Le mensuel s'intitulait du reste Batman Détective, comme quoi je n'invente rien !

Ces trois titres ont – pour les aspects visuels & narratifs - beaucoup influencé la BD européenne par l'éclatement des cases & planches, l'utilisation de photo-montages, de la peinture, etc, pulvérisant ainsi les codes de la BD classique. À l'inverse, il est important de constater que c'est maintenant l'Europe qui influe sur l'édition américaine avec les publications récentes de La Quête de l'Oiseaux du Temps de Régis Loisel ou de Traits de Craie de Miguelanxo Prado, entre autres exemples*. Mais je diverge !

En plus de la révolution graphique apportée par ces auteurs, l'autre changement est venu de la psychologie des personnages. Les héros sont devenus beaucoup plus sombres, hantés, torturés - au propre comme au figuré, parfois violents. Tous ont le deuil à faire d'une bonne part de leur vie, ou ont été manipulés, trahis, ou s'en reviennent d'entre les morts, ou des enfers,etc. On peut citer L'Arme X, de Barry Windsor-Smith (1988), Mike Migniola & son Hellboy (1er tome en 1994), ainsi que le travail effectué par Todd McFarlane sur Perceptions (1991), un album de Spiderman avec Wolverine en guest-star, puis Spawn (1er tome en 1992).

Pour en revenir à nos moutons, Daredevil, The Man Without Fear, avec son style vintage, fait partie des BD importantes dans l'Histoire du Comics. Présenter les origines de notre héros peut être fait de façon succincte :

Matt Murdock est encore jeune lorsqu'il perd la vue. Alors qu'une personne âgée traverse la rue, un camion fait une embardée. Matt se précipite, plonge sur le passant & lui évite d'être fauché. Mais le poids-lourd se renverse & les bidons de produits chimiques qu'il transporte éclatent & se déversent sur la chaussée. Matt reçoit de cette substance corrosive dans les yeux & devient immédiatement aveugle. (l'action se déroule en pleine ville ; ben ouais, se faire piquer par une araignée radioactive peut encore, peut-être, paraître semi-crédible aujourd'hui, mais il faudrait inventer autre chose si le personnage était créé de nos jours, & non il y a 50 ans). Adulte, Murdock sera avocat le jour, justicier la nuit...

J'ai bien conscience de ne pas présenter là la véritable chronique, ou critique d'une BD. Il m'a cependant semblé compliqué de ne parler QUE de cet épisode ; Daredevil, l'Homme sans Peur s'inscrit encore une fois dans l'Histoire de la Bande Dessinée Américaine. À tort ou à raison, j'ai pensé qu'il était important d'évoquer une infime partie des titres - & pour certains de ceux cités, des œuvres (encore une fois, Arkham Asylum a été une claque magistrale à sa parution & le demeure toujours pourtant longtemps après!) qui ont véritablement ouvert la voie, exploré de nouvelles façons de faire, mélangé les techniques**, etc... [voir l'ensemble du travail de Bill Sienkiewicz, notamment Stray Toasters*** (1988) Moby Dick (1990) Voodoo Child : The Illustrated Legend of Jimi Hendrix (1995) Elektra : Assassin & Daredevil : Love & War, deux titres réalisés en 1986 avec un certain Frank Miller au scénario...pour me permettre de retomber plus ou moins sur mes pieds].

* pour comparaison, la première BD Européenne (à ma connaissance) éditée en France, directement influencée par le parti-pris du graphisme outre-Atlantique est La Hyène, de Éric Corbeyran & Stefan Thanneur, en 1992, chez Soleil Production.

** ou a contrario sont revenus à la base, réalisant leurs mises en couleurs à la peinture directe, comme Alex Ross (Wonder Woman, Superman, Batman...) ou Mack David (Daredevil : Écho, pour ne s'en tenir qu'à ce titre).

*** ne me demandez pas de quoi ça parle sinon d'un grille-pain ; j'y entrave que couic, mais c'est magnifique !


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