La dernière oeuvre de Taniguchi

De Jiro Taniguchi. Ed. Rue de Sèvres, 2017.

Nous sommes en 1950, dans la région de Tottori, si chère à l'auteur.

Un séïsme violent dévaste les habitations et fait surgir une forêt millénaire dans sa faille. C'est près de cette forêt que vient s'installer Wataru Nobe, contraint suite au divorce de ses parents, de venir habiter chez ses grands-parents. Pour le jeune tokyoïte habitué à la vie tumultueuse de la mégapôle, le changement est brutal ; il doit s'habituer à un nouvel environnement, au rythme de la campagne et surtout à ses nouveaux camarades de classe qui le mettent bientôt au défi de grimper sur l'arbre le plus haut de la forêt.

Les croquis sont magnifiques et le fan que je suis a retrouvé avec plaisir les thèmes favoris du Maître : La conscience de la nature, les forces surnaturelles qui l'animent, les secrets familiaux, la solitude des pensées et la force intérieure des personnages.

Le témoignage est émouvant. L'émotion est une fois de plus transmise au lecteur qui devine les murmures adressés au jeune Wataru par la forêt. Il y a des choses, dit-on, que seuls les êtres de l'enfance peuvent « entendre » ou sont capables de « percevoir »...Mais Jirô Taniguchi est parvenu à les faire ressentir au lecteur adulte que je suis et je l'en remercie.

Quelle étrange sensation que de refermer cette BD en ayant songé un moment vouloir se fondre soi-même dans l'esprit de la forêt...

Oui, merci Maître pour cette superbe création ultime. Merci pour ce magnifique album posthume qui sera donc le 1er et le seul tome d'une série qui aurait du en compter 5 et qui aura néanmoins bénéficié d'un exceptionnel lancement simultané au Japon et en France.