BD dédiée à l'illustration !
- Fred
- 31 mai 2017
- 2 min de lecture

De 'Fane. Ed. Rue de Sèvres, 2017.
1963
Cuir / Jeans / Santiags / Ray-Ban / Banane (échevelée) / Rouflaquettes / Clope au bec. Au volant d'un Hot-Rod. Avec une Winchester dedans (si si, elle a même une histoire!). C'est ainsi que Billy Joe débarque dans la propriété - & dans la vie ! du vieil O'Neil & de Cristal, sa fille. Cette immixtion brutale va rapidement bouleverser – au rythme des événements – d'abord leur quotidien, ensuite, leur avenir...
Lisa Dora. Une station-service plantée en plein désert, en bordure de la Route 666. Evel O'Neil & sa fille y vivent à une distance respectable de l’agitation du reste du monde. Cela leur convient très bien, mais c'est parti pour changer. Billy Joe ; c'est comme ça que se nomme le changement. Billy Joe débaroule au Lisa Dora, & en deux jours – soit la vitesse de la lumière, au prorata du ressenti de Cristal - les « Red Noses », dont il est le chef, ont envahi les lieux (genre L'Équipée Sauvage, mais avec des bagnoles customisées, dépouillées du superflu pour gagner en vitesse, à la place des bécanes du film). Aux yeux de Billy Joe, cette immense parcelle de terrain étendue au milieu de nulle part, loin de tout & de tous (comme, par exemple...les autorités) est l'endroit idéal à l'organisation du Run. Les règles du gang sont strictes. C'est en sortant vainqueur d'une course interdite, évidemment, & sauvage, de préférence, que s'acquiert – ou se conserve ! le privilège de commander au reste de la bande. Pendant un an.
Pour Billy Joe, le moment est venu de remettre titre & grade en jeu...
Une bande dessinée purement dédiée à l'illustration, la majeure partie des planches atteignant péniblement les cinq / six cases, lorsqu'il ne s'agit pas purement & simplement de pleines-pages (une par chapitre, quoi qu'il en soit ; en contre-partie, le volume fait 150 pages). Un graphisme nerveux, à la fois (presque) minimaliste & extrêmement précis, réaliste dans le traité, les proportions. Les véhicules, qu'ils soient à quatre ou à deux roues, sont plus vrais que nature. La mise en scène, le déroulement de l'histoire, s’enchaînent énergiquement (& sont, de fait, en parfaite adéquation avec le dessin). Il y a dans l'attitude des personnages la légèreté des 60's, cet esprit (& cette sensation) de liberté qui semble bien obsolète, aujourd'hui.
La mise en couleurs est assurée par Isabelle Rabarot, « coloriste attitrée » - & coloriste tout court, est-il nécessaire, encore, de la présenter ? de Olivier Vatine (Aquablue / Adios Palomita / 500 Fusils / L'Héritier de l'Empire [Star Wars] / Angela) lorsqu'il ne s'en charge pas lui-même (Niourk) ; Vatine, qui, de fait, a collaboré à la conception & à la réalisation des couvertures (tome 2 prévu pour septembre 2017 – j'ai hâte !).