Portrait de la France...
De Courtois et Phicil. Ed. Dargaud, 2017.
Récit autobiographique d’un nouveau départ, la France sur le pouce nous raconte comment à la suite d’une rupture amoureuse, Olivier Courtois va faire le tour de la France en stop.
Découpée en chapitres courts consacrés chacun à une des nombreuses rencontres faites sur la route, on suit le trajet de reconstruction du narrateur. Présenté comme un portrait de la France vu du macadam, l’ouvrage est surtout le point de vue de l’auteur sur le monde qui l’entoure. Hélas le propos ne décolle quasiment jamais, la petite histoire intime ne s’ouvre jamais sur quelque chose de plus grand, comme si le point de vue de l’auteur forçait désespérément ces rencontres à rester à la surface des choses. Difficile ensuite de suivre l’auteur dans des envolées poétiques étonnantes de naïvetés ou dans des réflexions sur le monde en mode enfonçage de portes ouvertes. Au trois quart du récit on se rend bien compte que toutes ces rencontres, si elles semblent émerveiller le narrateur, ne vont pas lui faire changer sa vision du monde, d’où la sensation pour le lecteur d’un tour pour rien.
La déception est d’autant plus grande que le dessin de Phicil épate dans sa description subtile des paysages. L’ambiance des villes et villages traversés est très bien rendu et les personnages tout en rondeurs forment une lecture graphique très agréable.