Ambiance malsaine...
De Kim W. Andersson. Ed. Glénat, 2017.
La position sociale d'Alena est très en deçà du faste dans lequel évoluent les lycéens de l'internat qu'elle fréquente. Le harcèlement quotidien qu'elle subit de nombre d'entre eux – sous l'impulsion sadique de Flippa, gosse de riche à l’ego sur-dimensionné - va crescendo dans la perversité & la violence. Introvertie, Alena ne sait pas se défendre. Seule Josefin l'a toujours protégée. De fait, elle la protège encore ; sauf qu'elle a sauté d'un pont depuis bientôt un an...
Ses origines modestes ne sont pas l'unique raison des railleries des autres étudiants ; Alena & Josefin sont homosexuelles. Ceci est explicite dès les premiers dialogues. Pour Flippa & les élèves qu'elle tient sous son emprise, cela n'est dans un premier temps que suspicion. Mais c'est un commérage fort agréable à faire circuler. Comme il est cruellement plaisant de faire en sorte d'accentuer le sentiment de culpabilité d'Alena suite au suicide de Josefin, faisant peser sur elle la responsabilité de sa mort, insistant sur le fait que c'est ce que chacun pense - alors qu'en réalité, tout le monde s'en fiche !
Puis, la méchanceté verbale dérive naturellement vers les premières agressions physiques...
Une ambiance malsaine, des personnages détestables, jaloux, immoraux, sadiques...la liste serait longue des qualificatifs les définissant ! & Alena, adolescente paumée n'osant exprimer ni ses colères, ni ses révoltes, pas plus qu'elle n'accepte réellement sa liaison avec Josefin.
L'atmosphère générale rappelle (de loin) celle de Fight Club. L'intrigue jongle avec dédoublement de personnalité & schizophrénie. À moins que ce ne soit le fantôme de Josefin, constamment aux côtés d'Alena...?
Une histoire psychologiquement & physiquement violente, qui présente l'avantage d'être un one-shot, & non le premier tome d'une sempiternelle série à rallonge !