Dépression ?...je préfère dimension tragique
- So Yun
- 15 juin 2016
- 2 min de lecture

De C. Jourdy. Ed. Actes Sud, 2016.
Juliette, parisienne, retourne en province dans sa famille pour une période indéterminée.
Les valises posées chez son père, elle se retrouve pour un temps avec sa famille dont les rapports semblent parfois bien compliqués !
Dans la famille de Juliette, je voudrai :
-Jean : le père divorcé, seul, un tantinet paumé…
-Claire : la mère artiste peintre aux mille amants, un tantinet barrée…
-Marylou : la grande-sœur speed, mariée, 2 enfants, un tantinet infidèle…
-Mme Sellier : la grand-mère qui perd la tête…
Et puis il y a Juliette, célibataire, perdue et angoissée, un tantinet hypocondriaque (elle passe son temps à chercher son pouls !). Elle pense que la vie n’a aucun sens, qu’il y a « une sorte de voile entre elle et la réalité ». Quand on lui parle de dépression, elle préfère plutôt dire qu’elle est dans une « dimension tragique ».
En dehors de la famille de Juliette, il y a aussi son nouvel ami Polux. Lui est un célibataire bordélique, qui passe la plupart de son temps au « Tropical », un bar-restaurant où évoluent la gérante Nénette et les habitués qui refont le monde. Sous le poids de la solitude, Polux écrit des lettres d’amour anonymes qu’il dispatche au hasard dans les boîtes au lettre le jour de la St Valentin et bavarde même avec Germaine, une araignée qui squatte ses WC ..!
Et puis n’oublions pas le canard, Norbert Magret, qu’il a recueilli chez lui afin de séduire l’insondable Juliette.
Autour de Juliette, on sent une certaine crispation familiale tartinée de non-dits mais aussi, l’air de rien, beaucoup d’amour...
C’est avec plaisir qu’on retrouve l’ambiance très pétillante de Camille Jourdy : toujours cette explosion de couleurs avec son sens aigu du détail.
Elle dresse, comme à son habitude, des portraits intimes et vivants. Sous couvert d’un dessin faussement naïf, ces tranches de vie réaliste sonnent vraies.
Profondément tendre et humain, avec une bonne dose d’humour, cette exploration de portraits sensibles m’a tout simplement réjouie.
On rit, on pleure et on s’attache à tout ce petit monde…
Bref, un vrai régal !
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