Diabolikement génial !
De T. Smolderen et A. Clérisse, 2016 chez Dargaud.
A l’été 1967, Antoine a 15 ans. En vacances sur la côte avec son père, il joue au tennis,
connaît sa première expérience sexuelle, se fait un nouvel ami. Seulement ce joli scénario bien sage va doucement dérailler...
L’Eté Diabolik est un livre fascinant. Autant par son scénario de polar noir, complexe et
poisseux qui nous tient en haleine que par ses dessins sublimes, de la main d’Alexandre Clérisse. Ces deux auteurs, on les retrouvait déjà dans Souvenirs de l’empire de l’atome (2013), une autre BD de type OVNI, hommage à la SF des années 50, à acheter les yeux fermés. Construit en deux parties, ce nouvel exercice de style met en scène l’été 1967 tel que l’a vécu son héros, Antoine, puis montre celui-ci, des années plus tard, enquêtant sur la disparition de son père, et levant un à un tous les faux-semblants et mystères de l’époque.
Encore un OVNI donc, puisque le récit jongle ici entre aventures initiatiques teintées d’érotisme du jeune Antoine et évènements mystérieux qui fourmillent jusqu’au coup de théâtre, qui clôt la première partie de l’histoire. Les couleurs pop et psychédéliques utilisées par Clérisse, le choix des formes géométriques empruntées aux années 60 font de cette BD une œuvre d’art à part entière et nous plonge immédiatement dans l’ambiance. Un véritable bijou de divertissement, intelligent dans sa construction, du grand art !