Soumets toi devant Cigish le Grand !

Et hop encore un blog publié en un épais volume au format « roman graphique » pour ceux qui n'aiment pas la bédé traditionnelle.

Voilà ce qu’on se dit quand on ouvre cet énième autofiction bloguesque à priori sans rien de bien différent de la montagne qui se publie à longueur de semaine. Et pourtant l’histoire tourne assez rapidement à la mise en abyme de plus en plus vertigineuse si bien qu’on vient à se demander ce qui appartient au réel ou pas…

L’histoire ? C’est celle de Florence Dupré la tour, auteure BD de son état (lyonnaise) qui vit une épiphanie lors d’une messe catholique alors que plus rien ne va pour elle… Sauf que sa révélation ne sera pas religieuse mais rolesque ! En se remémorant son adolescence et ses heures perdues à jouer aux jeux de rôles, elle décide de réactiver son personnage de nain irascible du nom de Cigish.

Cigish désinhibe ses émotions les plus noires qu’elle utilisera dans sa vie de tous les jours : avec ses enfants, ses élèves, ses éditeurs, tout le monde y passe et s’en prend plein la poire. Mais pour aller plus loin Cigish décide même de répondre aux commentaires publiés sur son blog (et reproduits dans la bédé)

On trouve au final une bédé qui pousse l’autofiction dans ses retranchements, conte une histoire de rédemption tordue, drôle et sans aucune morale et ne cesse jamais de jouer avec la position du lecteur. L’idée est géniale, la chute, étonnante, nous ramène à une fiction plus classique mais c’est pas grave Cigish a fait son office, il a lancé le trouble dans l’esprit du lecteur…

Emilien