top of page
Vous pouvez lire aussi...

Arnaque ou génial ?


Le problème avec Mr Trondheim est le même qu’avec une grande partie des stars de la génération « l‘association » (comme Sfar avec la plupart de ses dernières séries laissées en plan ou Blain avec son fantastique Isaac le pirate sans suite). L’envie d’expérimentation se tari parfois et les auteurs de laisser en plan un récit et le lecteur de se morfondre dans l’imaginaire d’une histoire dont il ne connaitra pas la fin.

Alors oui mais là l’arnaque est indiquée sur la couverture, c’est déjà ça : en effet Lewis Trondheim nous prévient, le récit de Capharnaüm ne connaitra pas de fin. Mieux ! Il nous présente le projet comme une introduction d’un récit voulant se dérouler sur… 5000 pages (on en aura ici tout de même 280 pages).

Deux choix s’offrent à nous :

Soit on lit ça comme un documentaire, un making of, ou un « brouillon de travail ». Il nous est alors assez plaisant de se demander quels éléments mis en place peuvent faire l’objet d’un développement futur (mais qui n’aura pas lieu hein vous suivez…).

Autre choix, on lit Capharnaüm comme une vraie bédé : alors là on peut se faire plaisir avec un récit bordélique surréaliste naïf et très « meta » à base de super héros à l’ancienne, de récit dans le récit, de faux semblants et de retournements de situations stimulantes. Le projet, nous dit-on, a été écrit entre 2003 et 2005 et c’est très chouette de se replonger dans le Trondheim de cette époque. Reste le point noir du pavé : non seulement : pas de fin (mais faut pas trop se plaindre c’est écrit sur la couverture) mais surtout le récit s’arrête au moment où l’histoire peut se permettre de partir dans des directions extrêmement percutantes.

Alors voilà on a envie de crier au foutage de gueule de nous servir l’introduction de ce qui aurait pu être le magnum opus de Trondheim (5000 pages quand même !), mais vu l’état d’esprit du bonhomme on peut se demander si ces 5000 pages prévues ne sont pas une bonne blague de plus.

En clair : vous pouvez lire ce Capharnaüm comme un témoignage étonnant d’un des grands auteurs de bédé du début des années 2000, au alors comme la preuve d’un laissé aller de plus de cette génération d’auteur qui ne se décide pas vraiment à savoir s’ils veulent servir leur lectorat ou bien leurs ambitions artistiques personnelles (et parfois versatiles).


Archives
Tags
  • Facebook Basic Square
Suivez nous ! 
bottom of page