Quand l'alcoolisme de maman noie toute la famille...

Cette famille un peu austère semble heureuse. La mère, une femme très attentionnée, cache des bouteilles d’alcool partout dans la maison. Alcoolique, le mot est lâché, et Rodéric découvre qu’il est le dernier (après son père, son frère et sa petite soeur) à se rendre compte que sa maman est dépendante. Le père parfois rigide, va se montrer, dans l’épreuve, très sécurisant.

Pas de débordements dans les scènes qui ponctuent ce récit réaliste ; des épisodes poignants, sans jugement, mais qui montrent le déclin d’une mère, prise au piège de l’addiction, détruite et destructrice. Ses enfants et son mari peinent à l’aider et malgré les soins, les promesses et les efforts, la tristesse et le renoncement s’installent dans le quotidien de ces gens désemparés.

Les frères et soeurs sont témoins et victimes d’une maladie qui ronge leur mère, l’alcoolisme, situation douloureuse, intenable. Rodéric laisse échapper avec beaucoup de tendresse sa colère, son impuissance, son dégout, son désespoir. Un roman graphique extrêmement grave, gris et sombre, très prenant, suffisamment rythmé pour nous emporter et nous captiver, dans la spirale sans frasques mais inexorable de la chute de sa mère adorée.

« J’ai écrit cela en n’épargnant personne, mais sans acharnement. S’il y a des jugements, il n’y a pas de morale. Chacun a sa part d’ombre et d’humanité. »

Chloé