Réhabiliter les Indiens

D'Ethan Hawke & Greg Ruth. Ed. Hachette Comics Éditions, 2017.

1872 – Territoires Apaches

Goyahkla a rejoint Cochise, le grand chef Apache. Sa famille & ceux de son camp viennent d'être massacrés. Au cours d'un raid sanglant mené en représailles contre un village mexicain, ce jeune brave parmi les braves se distingue par son courage & sa détermination. Cochise & ses guerriers lui donnent le nom de Géronimo...

J'ai toujours adoré les westerns. Le truc, c'est que lorsque j'étais gosse, j'avais peur des Indiens, ces brutes sauvages & sanguinaires, qui faisaient rien qu'à occire les pauvres colons & scalper les tuniques bleues. Car c'est ainsi qu'ils étaient présentés dans le folklore hollywoodien. Cela a même duré longtemps – plus que ma peur des Indiens, en tout cas...

Quels sont les films ayant pris leur parti, ayant montré les choses selon leur point de vue, défendu leur cause & dénoncé les massacres, avant qu'ils ne soient parqués comme bétail & abrutis par l'alcool ? Little Big Man (1970), Danse avec les Loups (1990) &, d'une certaine manière, Le Dernier des Mohicans (1992)... what else ? Peut-être une poignée de films non cités ici par omission ou ignorance de ma part, mais une poignée seulement. Rien, comparé à la surproduction des westerns de la vieille époque.

" Once they moved like the Wind " - Nous étions libres comme le Vent -

& ce n'est pas là le plus grave. C'est même parfaitement logique : les Indiens ont le « mauvais rôle » dans la (presque) totalité des œuvres cinématographiques produites & réalisées par les Américains ? Tu m'étonnes, John ! Les Indiens ont été radicalement rayés des livres de l'Histoire des États-Unis ! Les Native American n'ont pas voix au chapitre, & ce, jusque dans la mémoire même du pays qui fût le leur !

Cette fresque historique est là pour les réhabiliter, pour que « les noms de Géronimo & Cochise soient devenus aussi familiers pour les jeunes américains que ceux de Lincoln & Washington »* une fois l'histoire racontée...

Fred.

*cf Ethan Hawke dans la (très touchante) postface expliquant les raisons & le cheminement qui ont aboutis à l'écriture, puis à la réalisation de cette BD.